«Le zombie, bien sûr, c'est mon Nicolas qui se tient au centre du cercle de la cour du rocher, à genoux, courbé, rachitique, sa colonne dessinant un z, tordue comme le dos flagellé d'un martyr, semblant servir de paratonnerre à l'orage qui tarde à venir, à la colère de l'internat, sa république d'enfants cruels.Mon Nicolas avec sa morphologie bizarre, dérangeante, exposée aux yeux de tous, créature qu'on pensait éteinte, disparue dans les forêts de Lituanie et de Pologne avec les golems et les dibbouks.»Automne 1989. Après l'accident de voiture qui a coûté la vie à sa mère, un collégien en perte de repères intègre avec son petit frère un pensionnat pour familles riches, perché sur les flancs d'une montagne. Plus rien ne sera comme avant.Entre éclairs de tendresse et débordements de cruauté, ce roman singulier et mélancolique est une chronique bouleversante de l'adolescence.
Un colosse, vigile dans les salles de concert, et une strip-teaseuse, au ventre couturé de cicatrices, partagent une histoire d'amour...
L'employé d'un abattoir sauve un veau de la mort et le laisse seul dans l'usine fermée pour le week-end.
À sa sortie de l'hôpital, un homme part se reposer dans le Sud avec sa vieille maman.
Trois adolescents livrés à eux-mêmes entendent un bruit inconnu qui pourrait bien être celui de la fin du monde.
Tous ces personnages prennent vie en quelques phrases, suivent leur pente et se consument.
Il suffit d'un contact, peau contre peau, d'un regard, d'une caresse, pour racheter l'humanité.
Raphaël Haroche nous décrit dans un style fin et épuré les états d'âme d'êtres malmenés.
Les questions qu'il pose au lecteur sont profondes, inattendues, parfois drôles ; elles sont toutefois traitées de telle manière que l'étrangeté ou le tragique touchent au poétique, au sensoriel.
Après Retourner à la mer, Goncourt de la nouvelle en 2017, Raphaël Haroche publie un recueil de douze textes tout aussi éclatants de maîtrise.Avec une grande finesse et un sens de l'absurde comme du tragique, il a l'art d'explorer l'âme humaine dans ses minuscules défauts. Qu'il s'agisse d'un couple qui se défait, d'un enfant à qui on a volé l'insouciance, d'un joueur de tennis ayant abdiqué ses ambitions de jeunesse ou d'une femme invisible aux yeux de la société, tous ses personnages semblent impuissants face aux dégâts du quotidien et du temps qui va. Mais les thèmes les plus graves vont de pair avec une célébration de la nature, du bonheur fugitif de vivre et d'une tendresse cachée parfois là où on ne l'attendait pas. Cette galerie de personnages en situation de crise est donc avant tout une vision sensible de notre monde, un monde incertain où la réalité prend souvent l'aspect d'un rêve éveillé.